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In God we what?
Interface/Expérience
In God we what ?
La profanation d’un billet de banque n’est pas un acte de bravoure, tout au plus une méprise amoureuse, une appropriation fallacieuse du pactole. Gainsbourg et la crémation d’un billet de 500 francs, Warhol et ses déclinaisons total fluo…Mais qui surgit du Dieu Dollar ? Dieu lui-même ! C’est du biblique, du sacré, du véritable estampillé divin. Sur la monnaie la plus convoitée du monde riche figure la phrase la plus ambiguë du monde mystique : In God we trust.
Le moindre paradoxe n’est pas tant la juxtaposition de l’usage/message que l’invocation rassurante sur support…par l’artiste systématiquement dénaturé. Autant caustique que casuistique, le discret rajout d’Hugo Kriegel interroge quant à l’invocation divine et y répond parfois : il est clair que le Dieu de Calvin aime celui qui brasse abondamment de ces vibrantes professions de foi évaluées. Tous de même taille, aucun de même valeur, Dieu décidément serait farceur…ou économe.
En encadrant de verre, pour la transparence et d’argent pour la symbolique, HK limite ce qui est hors cadre, le verre se cassera et le chrome se ternira, juste retour sur la présomption de l’objet.
Cette partie de l’œuvre de l’artiste rejoint l’obsession du temps qui vaut, du temps qui coute, du temps qui cette fois remonte, recule, stagne en une douce folie arrêtée : ces dollars oblitérés sont emprisonnés.
Crédit : Nina.K
In God we what ?! from Hugo KRIEGEL on Vimeo.